Deux fonctionnaires de la Préfecture de Police de Paris écroués
Six personnes, dont deux fonctionnaires de la préfecture de police (PP) de Paris, suspectées d'avoir participé à un système de fraude à l'examen du code de la route, ont été mises en examen en fin de semaine, et trois d'entre elles écrouées, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Paris.
Outre les deux fonctionnaires de la PP, les quatre autres personnes poursuivies sont le responsable d'une auto-école du XIe arrondissement de Paris son assistante et deux complices, selon cette même source.
Le gérant et les deux fonctionnaires sont en détention provisoire. L'assistante du propriétaire et les deux présumés complices ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les enquêteurs sont remontés jusqu'à eux après avoir constaté que des candidats à l'examen pratique du permis de conduire ne maîtrisaient pas bien le français mais avaient cependant décroché le code de la route.
Une information judiciaire a ainsi été ouverte fin juin notamment pour "fraude à l'examen du code de la route" et "corruption active et passive" et confiée à la juge d'instruction parisienne Noria Faucherie.
Les interpellations, une quinzaine au total, ont eu lieu jeudi. Lors d'un passage du code au centre d'examen parisien du XVe arrondissement, des fraudeurs présumés ont été arrêtés en flagrant délit. Ils ne font pas pour l'instant l'objet de poursuites judiciaires.
Le responsable de l'auto-école, d'origine turque, et son assistante, d'origine chinoise, recrutaient principalement leurs clients dans ces deux communautés, selon la même source.
Les fonctionnaires de police mis en cause étaient en poste au service des permis des conduire de la PP de Paris. Chargés de répartir les candidats dans les salles, ils auraient fait en sorte de regrouper les tricheurs au même endroit.
Deux méthodes de fraude étaient alors employées. Dans le premier cas, les deux complices étaient présents lors des tests, notamment en étant candidats eux-mêmes, et donnaient par des gestes enseignés lors des "cours" les réponses aux questions.
Seconde possibilité : ces mêmes complices se substituaient carrément aux vrais candidats en utilisant de faux papiers, une option plus chère pour les tricheurs qui devaient débourser entre 1.000 à 3.000 euros.
Deux autres auto-écoles parisiennes avaient aussi recours à cette escroquerie, selon le parquet.